Deux nuits sous la yourte et retour à UB


22-24/10.
Après avoir été secoués comme une bouteille d’Orangina sur le semblant de piste qui menait de la route principale au campement, on a pu découvrir notre habitat pour le moins original. Comme des gosses impatients, on a rejoint au pas de course la yourte n°5 qui nous été attribuée. Quand on rentre, la première réaction est de se tenir la tête car on vient juste de la cogner sur l’encadrement de la minuscule porte en bois décorée de l’entrée. La deuxième réaction est bien sûr l’émerveillement à la découverte du mobilier. Et enfin la troisième réaction est de se déshabiller tellement la chaleur est suffocante. Avec Adèle, on craignait d’avoir froid sous une tente vu les -14° de l’extérieur et on avait mis toutes nos couches de vêtements en prévision. Au bout de 5 minutes, Adèle était pieds nus, en tongs et legging et moi, torse nu ! On n’a pu que constater l’efficacité du poêle à charbon mais diffusant une odeur spéciale à laquelle on se fait très vite.


Quatre “canapés lits“ sont disposés autour d’une table basse et 4 tabourets derrière le poêle. On dispose d’une coiffeuse et d’un évier qu’il faut alimenter avec de l’eau chaude provenant d’un thermos et dont l’eau usée s’évacue dans un seau (qu’il faut évidemment penser à vider). Evidemment il n’y a pas de douche et les toilettes “sèches“ sont à 50 m à l’écart des yourtes. Vu le froid qui te caresse l’arrière train, inutile de dire qu’on n’y reste pas jouer à Candy Crush ou à lire le Lonely Planet. Et ça fait toujours bizarre de quitter un WC sans tirer la chasse, t’as l’impression de partir comme un malpropre…


Pour le dîner, nous avons rejoint le groupe sous la yourte commune. On a retrouvé les 3 Américains, les 2 Chinois, les 2 Costaricains et………… les 2 Américains à l’accent nasillard rencontrés au spa le matin. L’un deux m’avait d’ailleurs sauvé “la vie“, aux toilettes, en me prêtant son rouleau de papier !!! « Don’t never forget my friend the most important paper » à prononcer avec l’accent de George W. car nos 2 papis baroudeurs venaient effectivement du Texas, d’où la prononciation nasillarde et le débit au ralenti ! Les 3 guides étaient également à table et nous servaient une succession de plats typiques mongols qui se sont révélés exquis. Mais si vous n’aimez pas le mouton, n’allez pas en Mongolie, car on a eu le droit à du mouton cuisiné sous toutes ses formes : en soupe, grillé au barbec, en sauce, etc. Nous étions assis à coté des 2 Texans et le plus âgé m’avait à la bonne et ne cessait de me raconter des blagues dont certaines que je n’ai vraiment pas comprises ! Heureusement qu’il parle lentement parce que l’humour américain et l’accent prononcé n’aidaient pas à la compréhension…


Après le repas, avec notre jeune guide et l’un des Texans, nous avons joué à un jeu mongol avec des osselets………… de mouton ! Une sorte de course de petits chevaux où il faut lancer 4 osselets dont chacune des 4 faces représente soit un cheval, un chameau, une chèvre ou………… un mouton (c’était facile) ! Et après 3 parties, nous avons rejoint notre yourte pour nous coucher, il était 21h !

Pendant la nuit, à 23h et à 4h, un homme du campement vient veiller sur le feu et recharger le poêle à charbon. Réveillé dans ton premier sommeil, c’est d’abord assez surprenant de voir un gars rentrer dans ta piaule avec sa grosse veste, ses grosses bottes et sa torche mais à la longue tu t’y fais et surtout t’as envie de l’embrasser sur la bouche pour le remercier car cela aurait été vraiment trop dur de sortir du lit pour alimenter le feu toi-même !! En fait tout au long d’une journée, avec le froid extérieur, la température de la yourte doit osciller d’environ 10° en fonction de l’état de consumation du charbon. Mais au cas où, d’énormes couvertures (en laine de mouton à coup sûr) sont disponibles pour se protéger d’une fraîcheur impromptue.

Le plus spectaculaire fut le lendemain matin. Autant le soir, le temps était très froid et sec, aussi qu’elle ne fut pas notre surprise en ouvrant la porte pour découvrir 30 cm de neige fraîche dont la blancheur aveuglait nos yeux à peine réveillés ! Une fois sortis, il nous était difficile de reconnaître l’endroit dans lequel nous étions arrivés la veille. La neige immaculée masquait les reliefs et l’horizon avec ses montagnes semblait totalement différent. Mais le vent glacial et cinglant écourtait notre contemplation du paysage et on a très votre rejoint la “cantine“ pour le petit-déjeuner.



Compte tenu des conditions météo, toute randonnée à cheval était impossible et nous avons passé la journée à nous reposer. On en a profité pour faire le ménage dans les photos et préparer 2 articles pour le blog. Au déjeuner, nous avions perdu les 2 Texans et les 2 Chinois qui ont préféré rentrer en ville à l’hôtel. A part faire les boutiques à Oulan-Bator, il n’y a pas plus à visiter qu’ici, autant rester et profiter de l’expérience jusqu’au bout. Pendant le repas, on a appris par les 3 Américains restés sur place que le mari chinois avait promis un manteau de fourrure à sa bourgeoise de femme si elle acceptait de faire ce voyage !! C’est vrai qu’elle ne semblait vraiment pas dans son élément, la neige et le froid ont dû avoir raison de sa patience.


Dans l’après-midi le soleil a fait de timide apparition mais c’est surtout le lendemain où nous avons eu droit à un magnifique ciel bleu et une très belle lumière sur les steppes enneigées et balayées par le vent. Après le petit-déjeuner nous sommes rentrés à UB pour prendre une bonne douche chaude dans l’hôtel où nous allions passer la nuit avant le départ vers Pékin.




Retour à la civilisation, au confort et enfin du WiFi… Adèle et moi avons profité de notre dernière soirée dans la ville pour dîner dans un resto très sympa (BD) trouvé sur Trip Advisor, sorte de Tiger Wok mongol où tu sélectionnes ta viande et tes accompagnements que le cuisinier te prépare sur une plancha. Le tout à volonté ! Enfin on est allé dépenser nos derniers Tugrik dans un Irish Pub sur le chemin du retour à l’hôtel. Le réveil est à 5h pour prendre le dernier train de cette première partie du voyage commencé à Saint-Petersbourg. Direction la Chine…

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